Just be careful what you wish for...
--> You're wish, it may come true
Si
un jour je deviens cynique, que j’soutiens que la vie, c’est nul, mettez moi
devant un coucher de soleil, avec de la bonne musique dans les oreilles. Rappelez
moi comment John Butler Trio, mes fesses gelées dans l’herbe, des nuages
rouges, roses, violets sur un paysage de campagne sont capables de m’apaiser.
J’ai
passé mon vendredi soir comme ça, j’suis sortie de la maison à l’ambiance
lourde, et j’suis partie dans le verger, le champ, j’sais pas. Il faisait
encore jour, la dame de la météo avait dit que le soleil se coucherait à 21h47.
Il était 21h40, j’ai regardé l’heure quand j’suis sortie. J’ai mis la musique
beaucoup trop forte, tu sais, histoire de vider ma tête ; de plus rien
entendre, et j’suis allée à la quête d’un endroit où j’verrais le soleil
descendre au mieux. J’ai fait un tas de photos, il faudra que je les trie en
rentrant.
J’suis
restée, le nez et les oreilles gelés, jusqu’à ce que le soleil soit entièrement
parti, et puis je suis rentrée, grelottante. On a pas mal parlé, avec une de
mes tantes, et elle a rit quand j’lui ai dit que le lendemain, j’verrais le
soleil se lever. Et que j’irai aussi voir les chevreuils, les canards et les
hérons. Oui, oui, à 6 heures du matin, je sais.
J’adore
le lever du soleil. L’hiver, je le vois quand j’attends mon train, mais j’me
suis jamais levée pour lui. Il faut une première fois à tout, ce sera demain.
Après
un bon moment de parlotte, j’ai eu à nouveau ce besoin de bouger, donc j’en ai
profité. Tous les adultes m’ont dit « prends une lampe pour sortir ;
tu vas te casser quelque chose ! ». Naturellement, j’ai dit « mais
non, je gère ». Et ben il fait rudement noir, la nuit à la campagne !
C’est comme ça que j’me suis retrouvée sur le petit chemin, à marcher à
reculons les yeux fermés, et à rire toute seule. D’un coup, j’me suis arrêtée, j’ai
ouvert les yeux droit vers la lune, et j’ai vu cette étoile filante. J’ai fait
un vœu avant de me remettre en marche, les yeux plongés dans les étoiles,
toujours sur le chemin d’herbes et de cailloux. J’suis rentrée dans un champ,
cette année il y avait eu du blé. J’me suis juste assise là, face à la pleine
lune, au milieu des vols de chauve-souris.
Et
d’un coup, j’ai pensé à lui. Alors, j’ai fouillé dans mon sac, et chose
réellement inhabituelle, j’y ai trouvé une pièce de monnaie. Pile, je lui
écris, face non. Pile. Face, je lui écris, pile non. Face.
Merde.
Je lui écris « il paraît que des fois, les hommes n’osent pas… ». Et
le comble, c’est que son portable est éteint. A 23 heures. Re-merde.
Bref,
on verra demain. Surtout, n’en tirer aucune conclusion.
Vendredi
15 août, 23h31 (avec un bic et un bloc-note).
Ecrit par Kyrah, le Samedi 16 Août 2008, 18:02 dans la rubrique "vide".